Dénoncer le FN ? Non ! Le combattre !

La machine à faire peur ne fonctionne plus. La politique consistant à agiter l’épouvantail du FN pour récupérer malgré tout les voix des électeurs de gauche au bénéfice de candidats qui se prétendent de gauche et qui pratiquent dès qu’ils sont élus une politique de droite, ne marche plus. La pauvreté, le chômage, l’augmentation des inégalités, l’insécurité qui en résultent poussent les électeurs à la désespérance. Cette politique, combinée au discours d’extrême droite de l’ex-UMP, se traduit par une abstention massive et une énorme poussée en faveur de l’extrême droite.

Dénoncer le FN est un alibi trop commode. Beaucoup d’électeurs l’ont refusé le 6 décembre en s’abstenant, en votant blanc ou nul et pour certains en votant Front national par millions. Ils ont clairement désavoué tous les autres partis qui sont incapables d’apporter des réponses ou d’ouvrir des perspectives.

La responsabilité du Parti socialiste et d’EELV-Les Verts est première. Ces deux partis constituent la majorité parlementaire du gouvernement. Ils assument le reniement des engagements pris par François Hollande en 2012. Jamais, il n’y a eu autant de pauvreté et ce sont maintenant les couches moyennes qui sont mises en difficulté. Jamais il n’y a eu autant de chômage. L’insécurité sociale, le doute sur l’avenir pour les jeunes, les incertitudes sur notre régime de santé, les difficultés quotidiennes, l’étalage des privilégiés de la fortune et du pouvoir sont autant de réalités dont nos compatriotes ne veulent plus.

La responsabilité du Front de gauche est grande. Son influence a été réduite des deux tiers depuis la présidentielle de 2012. Les électeurs ont sanctionné l’attitude incohérente de ses dirigeants et du PCF en particulier avec leurs alliances à géométrie variable, sans principes dont les dirigeants sont devenus indifférents sauf en paroles, au sort des personnes les plus en difficultés : salariés de l’industrie, du commerce, des services, des retraités, des agriculteurs, des chercheurs, des étudiants. Le Front de gauche a maintenant une influence électorale égale à celle du parti Debout la France de Nicolas Dupont Aignan.

Il est des pays où la dignité et la démocratie font partie des critères politiques et dans lesquels les responsables démissionnent quand ils ont été désavoués par les électeurs. Qu’on se rassure la France d’après de Gaulle ne se laisse pas aller à de tels états d’âme ! Hollande, Valls, Cambadélis, Pierre Laurent, Emmanuelle Cosse vont rester en place !

Hollande, Valls appellent les Français à éteindre l’incendie FN en oubliant qu’ils sont les incendiaires. Ils ne vont pas changer de politique malgré la sanction claire des électeurs. Ils vont continuer à préparer les conditions de nouveaux succès électoraux du FN en poursuivant leur politique qui renforce les inégalités et rend la vie dure à ceux qui ne vivent que de leur travail ou à ceux qui n’en ont pas ou n’en ont plus.

Le PCF, comme a son habitude va essayer de rabattre les voix de ses électeurs, heureusement de moins en moins dociles, sur le PS dont il prétend combattre la politique. Il va le faire y compris en Ile-de-France bien qu’il n’y ait pas de risque que le Front national l’emporte.

Ce n’est pas en dénonçant le Front national qu’on s’en sortira mais en rompant clairement et définitivement avec les politiques qui le nourrissent et qui ont été conduites successivement par Sarkozy et Hollande. Il faut répartir les richesses autrement pour faire rebondir le pays, mettre à contribution les plus fortunés qui n’ont jamais été aussi riches et arrogants, combattre les paradis fiscaux et sanctionner ceux qui en profitent, y compris les grandes sociétés comme Renault et Air France.

Il faut en finir avec les reniements pour les uns, les compromissions pour les autres. Dimanche prochain, au deuxième tour de l’élection, le meilleur moyen de combattre le FN est de planter un jalon pour les batailles qui sont devant nous. Rien ne sert de rallier les responsables de la situation actuelle ou ceux qui les ont précédés et qui partagent la responsabilité des difficultés.

Nous devons construire une perspective nouvelle qui opère un virage à 180 degrés dans la politique du pays. C’est ce que nous exprimerons en votant blanc ou nul. Il faut enfin écouter les citoyens et s’appuyer sur eux et non sur les privilégiés si efficacement soutenus actuellement par Hollande-Valls-Macron-Bartolone après avoir été choyés hier par Sarkozy.

Combattre le FN en actes, c’est faire une politique qui redonne espoir à notre peuple en permettant à chacun d’avoir un emploi et de vivre dignement de son travail ou de sa retraite, c’est sortir nos concitoyens de la désespérance et leur redonner confiance dans la chose publique et dans des hommes et femmes politiques intègres qui respectent leurs engagements..

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